VOYAGE EN LIGURIE

A l’ouest de Gênes la Superbe s’étendait la Ligurie du Ponant. Aux endroits les plus stratégiques, la République de Gênes avait élevé des forteresses, dont celle de Dolceacqua reste le témoignage le plus impressionnant.
Le marquisat de Dolceacqua, fief des Doria, puis du Duc de Savoie en 1524, appartint au Comté de Nice jusqu’en 1818. Il gardait l’entrée de la riche vallée de la Nervia, qui mettait la Ligurie en communication avec le Piémont.
Longue d’à peine 20 km, la Nervia s’écoule des hauts sommets de l’Argentina à la mer, mettant en liaison une dizaine de villages, parmi les plus beaux de la Ligurie : Dolceacqua et Apricale en sont les deux fleurons.

C’est une vallée qui ressemble à la Roya : les mêmes villages perchés que relient entre eux d’antiques chemins muletiers, des volées d’escaliers et des labyrinthes de ruelles étroites et fraîches. Elle arbore des façades colorées, des chapelles baroques et des oratoires à chaque croisement de sentiers, et un parfum d’un autre temps… comme si l’on vivait ici la vie du siècle dernier !
Mais de ce côté de la frontière, la vallée se fait plus large, et accueille en son lit les rivières des vallées confluentes. Elle s’ouvre sur tout un chapelet de villages que se fient du relief et ont su tisser entre eux, par monts et par vaux, un réseau de sentiers inédit.
Le VTT reste le meilleur moyen de redécouvrir ces chemins d’antan… depuis la mer jusqu’aux crêtes frontalières avec l’ancien Comté de Nice, de village de vallée en village perché, au milieu d’une végétation luxuriante, et de décors époustouflants.

C’est un petit coin de paradis, sans routes ni klaxons, loin de la ville, quelque part sur la côte Ligure, blotti contre la montagne et les pieds dans l’eau. Cette côte sauvage et abrupte est plantée de vignes et d’oliviers depuis des siècles. Plusieurs générations de paysans ont ainsi façonné la montagne pour cultiver la terre en terrasses, créant un paysage unique au monde, désormais inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité.
Les Cinque Terre, cinq villages comme cinq joyaux : Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza et Monterosso, avec leurs maisons de couleurs vives, leurs enchevêtrements d’escaliers qui descendent vers la mer et la multitude de sentiers creusés à même la roche au-dessus des flots, où le parfum intense des herbes aromatiques se mêle aux senteurs marines.

C’est le plus grand Parc Naturel de Ligurie, entre mer et Piémont, sur une surface de 40.000 Ha. La nature y déploie des formes étranges dues à la prédominance de serpentine, cette roche aux reflets vert sombre, que les villages de montagne voisins aimaient à travailler (tympans sculptés de bas-reliefs).
Si elles ne culminent qu’à 1300m, ces montagnes affichent un relief alpin, entaillé par de profondes vallées, et marqué par des conditions atmosphériques difficiles. C’est un havre de fraîcheur en été, et un beau terrain d’aventures enneigé l’hiver.

A 613m d’altitude au-dessus du célèbre golfe de Tigullio et de ses stations balnéaires renommées, se cache le sanctuaire de Montallegro, perché au sommet du Monte Rosa dominant au nord la riche vallée du Lavagna.
Ancienne étape sur une de ces nombreuses routes du sel qui reliait le littoral de la Ligurie  au Piémont montagneux.
L’air y est frais et pur. Le soir, la côte s’illumine sous nos yeux, les yachts et voiliers dansent sur la mer en un étrange ballet. Et parfois, les feux d’artifice font pleuvoir sur la mer des gerbes multicolores…
Un séjour sans voiture, entre mer et montagne, sur la ligne de partage des eaux entre Piémont et Ligurie, à la découverte des plus beaux sites de la Riviera du Levant.

Portonevere fermait au Levant le territoire de la république maritime de Gênes. En face, l’ancienne République de Lucca s’ouvrait sur Le Grand-Duché de Toscane, ce jardin d’Italie, où la douceur des collines -et du climat- annonçait au pèlerin de la Via Francigena l’arrivée à Rome, capitale de la Chrétienté.
C’est un voyage entre mer et montagnes, entre Ligurie et Toscane, entre vignes et oliviers, au carrefour des routes de l’Italie médiévale, et jalonné des plus beaux édifices romans. Lucques en est le phare, et sans doute la cité la plus attachante de Toscane, avec ses remparts, ses palais et des villas disséminées dans une campagne verdoyante.

Pour découvrir cette région qui ferme le golge de Gênes sur le littoral toscan, nous avons choisi deux hébergements atypiques, encore ancrés dans leur histoire millénaire, l’un sur le rivage, l’autre sur une colline plantés d’oliviers. Tous les deux encore habités par leur petite communauté religieuse, à l’écart du brouhaha touristique et festif des stations balnéaires proches (Viareggio) ou des cités d’art environnantes (Lucca et Pise)… pour que la beauté des lieux s’imprègne du silence ambiant, du soleil qui filtre à travers les grands arbres, de l’écho des cloches dans le lointain, du bruit de la mer sur la grève, des chants des oiseaux dans les oliviers, de nos propres pas sur les chemins de rocaille.

Taggia et sa vallée constituent l’une des régions les plus représentatives de tout le territoire ligure, par sa qualité architecturale et par l’écrin naturel de ses paysages. Les quelques kilomètres qui séparent la mer de la montagne concentrent une incroyables variété de paysages et d’œuvres baroques qui témoignent de l’intense activité économique de cette vallée jusqu’au XIXème siècle.

Voici un séjour en étoile à la découverte d’une vallée ligure, loin de l’agitation de la Riviera en ce début d’été. L’Argentina se remonte au fil de l’eau et de son histoire, jusqu’au dernier village posé dans un cirque de montagne.
Les villages s’étagent ente oliveraies et châtaigneraies, fond de vallée et surplombs rocheux dans des verticales vertigineuses…
Dans cette vallée eut lieu au XVIème un des plus retentissants procès de sorcellerie, dont Triora garde encore le souvenir.